CNV en combats et pré-signaux lors d'attaques
Dans la vie quotidienne, la communication non verbale (CNV ; gestes, expressions faciales...) vient compléter la parole (communication verbale) de façon relativement implicite. La CNV est souvent matérialisée par des signaux émis involontairement et sans qu'ils aient vocation à transmettre de l'information. Un exemple d'utilisation de ce type de communication est connu en équitation : en course de sauts d'obstacles le cavalier doit regarder l'obstacle suivant dès qu'il en a franchi un : ce regard (que le cheval ne peut pas voir) est censé indiquer au cheval la direction qu'il va devoir prendre, avant même que "l'ordre" ne soit donné par l'intermédiaire du mors. Le signal passe probablement par l'intermédiaire de mouvements involontaires ou de tensions inconscientes au niveau des jambes du cavalier.
En arts martiaux, cette CNV semble être prise en compte au moins depuis Musashi (1545). Chez cet auteur, l'état de mushin (ne pas penser) semble, en plus d'accélérer les réactions, permettre d'éviter l'émission de signaux révélant les intentions à l'adversaire.
Référence non retrouvée : il ne faut pas fixer son regard sur celui de l'adversaire car nous risquons de lui révéler nos intentions.
Actuellement, la CNV est toujours prise en compte dans les dojos : il ne faut pas "téléphoner" ses attaques à l'adversaire.
Il semble clair que la CNV ne passe pas que par le regard mais également par les postures, gestes préparatoires...
Un travail sur le sujet me parait intéressant, éventuellement à partir de vidéos de combats (vidéos externes ou GoPros "embarquées sur le combattant), pour tenter d'identifier les pré-signaux (les repérer, les définir, les caractériser, les classer...) afin d'une part d'apprendre à éviter d'émettre des pré-signaux inutiles, éventuellement d'apprendre à émettre des pré-signaux "faux" qui feront réagir l'adversaire et l'induiront en erreur, détecter les pré-signaux chez l'adversaire, apprendre à y réagir...
Les premiers évènements neurobiologiques sont détectables dans les aires motrices environ 500 ms avant les premières contractions musculaires et sont considérés comme l'intention "volontaire" et consciente. Il n'est pas certain que les mêmes mécanismes soient en œuvre en situation de combat.